Lassina SIMPORE, archéo Faso

Lassina SIMPORE, archéo Faso

Archéologie


Une archéologie assurée par de multiples acteurs de l’époque coloniale à nos jours

De la période coloniale à 1970, administrateurs, médecins, géologues, missionnaires (Henri Labouret, Marcel Griaule, Noiré, Emmanuel Ruelle, Maurice Délafosse, Jacques Bertho, Claude Francis-Bœuf, Raymond Mauny, Jean Rouch, Yves Urvoy, Jean Henninger, Georges Savonnet, Guy Le moal, Robert Guitat, Jean Hébert, Antoine Prost), d’abord, puis des chercheurs non spécialisés en archéologie (Marchal Jean-Yves, Bertrand Gérard) ont joué « à l’archéologue » sur le territoire actuel du Burkina Faso. Leurs pérégrinations ont permis des découvertes fortuites (pièces lithiques et céramiques, des gravures rupestres, de parures en pierre et métaux, des sites comme les ruines de fortification et enfin des outils et des armes métalliques) présentées dans de nombreux textes. Cependant, les objets sont éparpillés tantôts des dépôts privées, tantôt dans des structures publiques. Exemples :

- Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST)

- l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN) de Dakar ;

- Musée de l’Homme à Paris ;

- Musée de paléontologie de Liège en Belgique ;

- Musée Royal d’Afrique Centrale à Tervuren en Belgique ;

- Institut Léo Frobenius à Francfort.

Ces précurseurs ont certainement fait œuvres utiles à l’histoire et à l’archéologie de la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso ; cependant Jean-Baptiste Kiéthéga fait ce constat amer : « Il reste regrettable que beaucoup d’artefacts de la période aient disparu. Les quelques pièces retrouvées au Musée National qui les avaient héritées du CVRS et dont certaines servaient à caler des jarres d’eau, ont été inventoriées et étudiées par le laboratoire d’archéologie de l’Université où elles se trouvent maintenant en dépôt. Signalons que l’étude ne s’est pas faite sans mal, les pièces manquant parfois de références et étant toutes sans dossier…Il est très probable que des collections / objets souvenirs, des photographies et des cahiers de notes de l’époque coloniale se trouvent aux mains d’ayant-droit de personnes ayant exercé dans la colonie de Haute-Volta ».

Mais à partir de 1970, on peut retenir cinq moments forts concernant l’évolution de l’archéologie au Burkina Faso.

- 1970 : des chercheurs formés en archéologie interviennent sur le terrain à travers de programmes de prospections et des fouilles méthodiques et des analyses avec parfois des datations radiocarbones (50 000 et 15 000 avant notre ère et 10 000 et 3 000 ans avant notre ère). Ce fut le cas du Préhistorien nigérian basé à l’Université de Legon au Ghana. Avant le changement de nom, il s’appelait Bassey E. Waï-Oghosu. Il est mort en 2000.

- 1973 : arrivée de Jean-Baptiste KIETHEGA, premier burkinabé à dispenser des cours d’archéologie au Burkina Faso, il a aussi conçu des programmes de recherches qui ont permis d’obtenir les résultats importants notamment sur l’archéologie des métaux –Or et Fer).

- 1974-75 : création du département d’histoire et archéologie à l’université de Ouagadougou.

- 1976 : identification au sein de l’université d’un local devant servir de « Laboratoire » d’archéologie et d’Histoire de l’Art au sein du département d’Histoire

- Années 1999-2000 et2001. Ces dates sont étroitement liées. Il s’agit de l’ouverture du troisième cycle en Histoire et Archéologie africaine (1999) qui a nécessité l’ouverture du chantier école de fouilles du site d’habitat de Wargoandga (2001) pour une formation beaucoup plus complète des étudiants. Depuis l’admission à la retraite du Pr Jean-Baptiste Kiéthéga, l’école est fermée et le mobilier non archivé.

- 2011 : depuis l’introduction du système LMD, une nouvelle organisation ou stratégie de recherche est mise en place à l’université Ouaga 1. Ainsi, en ce qui concerne l’archéologie, les enseignements sont assurés au Département d’Histoire et Archéologie, tandis que les activités de recherches se mènent au sein du Laboratoire d’Archéologie, d’Histoire des Arts et Techniques (LAHAT) ; Le LAHAT est logé au Centre de Recherches Historique et Archéologique (CRHA) qui comprend aussi le Laboratoire des Systèmes Politiques, Economies, Religions et Sociétés en Afrique noire (PERSAF). Le LAHAT est composé de deux équipes : l’équipe Archéologie dont je fais partie et l’équipe Histoire de l’art. 

Dr Lassina SIMPORE 


20/12/2018
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